90% des candidats qui arrangent leur CV estimeraient que la pratique est « normale ».

Les principales distorsions concernent des intitulés de postes trompeurs, des compétences volontairement surévaluées, voire pire : la mention de diplômes jamais obtenus. Pour faire face à ce fléau, il existe heureusement des moyens pour vérifier la véracité des informations contenues dans les CV.

Quels sont ces moyens ?  Quels sont les enjeux de la mise en place de processus de vérification en recrutement ?  Où en est-on en France aujourd’hui en matière de vérification des CV ?

  1. Bilan de la situation : infographie

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 Des chiffres alarmants

En France, les chiffres sont plutôt alarmants en ce qui concerne les CV mensongers ! En effet, selon Verifdiploma :

  • 15 % des informations présentes sur un CV seraient inexactes.
  • Le taux de faux diplômes serait d’environ 8 %
  • 3 % des candidats s’inventeraient un parcours académique.

Pourtant, les entreprises françaises sont à la traîne en ce qui concerne les processus de vérification des CV.

D’après le site recrutementdigital.fr :

  • 33% des employeurs ne font aucun contrôle
  • Seuls 25% des recruteurs demandent à voir les diplômes originaux
  • Seuls 20% des recruteurs téléphonent aux employeurs précédents.

Des obligations légales à prendre en compte

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L’employeur a l’obligation de vérifier les informations fournies par le candidat avant son embauche. Dans la plupart des cas, si l’employeur se rend compte tardivement d’informations fausses, il pourra très difficilement se retourner contre son employé une fois l’embauche effectuée. En effet, c’est le collaborateur qui aura tendance à être protégé en cas de conflit. Même s’il y existe quelques exceptions relevées par la jurisprudence.

Cependant, dans les secteurs professionnels réglementés (santé, justice, architecture, expertise comptable…), où la pratique exige expressément le diplôme, le candidat peut risquer gros. En effet, il risque des poursuites au pénal pour faux et usage de faux, délit puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende ou pour exercice illégal d’activité.

Dans tous les cas, les entreprises ont tout intérêt à effectuer les vérifications en amont de l’embauche. Elle doit cependant le faire en tout légalité et suivre les règles suivantes :

  • Selon le Code du travail, « Tout employeur souhaitant s’enquérir des références d’un candidat doit préalablement lui demander l’autorisation ».
  • Selon la CNIL : « La collecte de références auprès de l’environnement professionnel du candidat (supérieurs hiérarchiques, collègues, maîtres de stages, clients fournisseurs …) n’est pas contraire aux dispositions de l’article 25 de la loi du 6 janvier 1978 dès lors qu’elle n’est pas faite à l’insu du candidat. En revanche, la collecte du nom et de l’adresse de références personnelles aux fins de diligenter une enquête dite « de moralité » serait excessive et contraire à la loi. »

En France, les recruteurs sont peu enclins à procéder à des vérifications pour les raisons citées ci-dessus. Les entreprises craignent que la démarche soit mal interprétée par les candidats, ou que certains refusent de donner leur autorisation. Dans le reste du monde, principalement les pays anglo-saxons la pratique est beaucoup plus répandue et acceptée.

  1. Les enjeux de la vérification des CV

  • Lutter contre la fraude

Aujourd’hui il est devenu facile de falsifier des documents (achat de diplômes en ligne, fausses fiches de paie, fausses références…). Systématiser les vérifications des CV vous permettra d’éviter de vous retrouver avec des collaborateurs malveillants qui auront obtenu le poste grâce à des documents falsifiés, et sans avoir les réelles compétences pour le poste.

  • Limiter les risques

Sécuriser vos recrutements en vérifiant les CV vous aide à limiter les risques liés à un « mauvais » recrutement.  Pour certains métiers (postes à hautes responsabilités, domaine médical ou métiers techniques…), il est même primordial de procéder à ces vérifications. Les conséquences peuvent en effet être dramatiques dans certains cas. Un exemple particulièrement parlant est le cas d’une infirmière qui a travaillé pendant un an au sein d’un hôpital grâce à un faux diplôme qu’elle s’était fabriqué.

  • Protéger son image

L’image de votre entreprise peut également être fortement détériorée si vous embauchez un candidat qui aurait menti et falsifié son parcours. C’est à vous de vous assurer de la qualité de vos recrutements. Effectuer ces contrôles en bonne et due forme peut être bénéfique pour votre image et mettre en avant des valeurs d’authenticité et de transparence.

  1. Nos conseils pour vérifier les CV

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Conseil 1 : Systématiser les contrôles de références

La prise de référence est devenue de plus en plus courante dans le cadre des processus de recrutement. Les recruteurs n’hésitent pas à contacter les anciens employeurs afin de s’assurer du type de missions confiées, du degré de participation à un projet, des compétences du candidat…

Pour pratiquer le contrôle de références, nous conseillons vivement de faire remplir une autorisation par écrit au candidat (ou par le biais d’une signature électronique).

Conseil 2 : Vérification des diplômes

Pour détecter un diplôme falsifié, il existe des vérificateurs en ligne tels que VerifDiploma. Créée en 2000 par le groupe Diploma, la société propose un service de vérification des diplômes en France et à l’international, mis en place en partenariat avec les Grandes Écoles et les Universités.

L’avantage est que vous avez la possibilité d’accéder à l’outil directement depuis votre logiciel de recrutement, Gestmax grâce à notre partenariat. Une fois le diplôme du candidat uploadé, vous pouvez vérifier son authenticité directement depuis le logiciel.

Le ministère de l’Éducation nationale a également un projet d’ouverture d’un nouveau service en ligne pour authentifier gratuitement tous les diplômes d’état.

Vous avez également la possibilité d’externaliser les contrôles. Des entreprises spécialisées peuvent réaliser pour vous des enquêtes plus poussées sur les candidats.

Conseil 3 : Veiller à la e-reputation du candidat

Nous vous conseillons vivement de recouper les informations du CV de vos candidats avec celles que vous pourrez trouver sur internet (réseaux sociaux, forums…). Cela vous permettra de détecter d’éventuelles incohérences. Vous pouvez également analyser la e-réputation des candidats.

Conseil 4 : Creuser le parcours de vos candidats lors des entretiens

L’entretien est l’occasion de questionner le candidat sur son parcours académique et professionnel. Il ne faut pas hésiter à poser des questions très concrètes sur son parcours et ses études afin de déceler un éventuel malaise ou des incohérences dans son discours. Bien entendu, la subtilité est de mise afin que le candidat ne se sente pas « piégé ».

Conseil 5 : Solliciter l’autorisation du candidat avant toute vérification et contrôle

Comme nous l’avons vu, il est important d’être totalement transparent avec vos candidats. Nous vous conseillons fortement d’obtenir leur autorisation avant de procéder à toute vérification de diplômes et contrôle de références.


Conclusion

Ainsi, nous constatons que la France a un retard à rattraper en matière de vérification des CV des candidats. Pourtant, le CV « trafiqué » ou simplement « enjolivé » est une pratique courante. Les entreprises doivent prendre conscience des risques et mettre en place les mesures nécessaires pour éviter les erreurs. Il existe pour cela de nombreux outils à disposition : prise de références, vérification des diplômes… Les recruteurs doivent se fier à leur intuition et creuser un maximum le parcours des candidats en entretien afin de déceler d’éventuelles omissions ou incohérences.

 Pour retrouver plus de conseils, rendez-vous sur notre nouveau site www.inasoft.fr

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